Et puis il y eu les événements de Téhéran, les journaux qui titrent sur twitter comme nouveau moyen d'information. Donc, cet après-midi, j'ai cherché des tweets sur la manifestation. ça pleuvait comme à Gravelotte. J'avais à peine fini d'en lire trois que le site m'annonçait qu'une dizaine était arrivée. Souvent répétitifs (puisqu'on cite les autres…). Puis informatifs.
Le problème du tweet, c'est qu'on ne sait pas qui l'envoie. Les bons, les méchants. Qu'est-ce qui tient de l'info, qu'est-ce qui tient de l'intox. Par exemple, l'acide répandu sur la foule ; j'ai lu ça vers 17h00, puis à 22h ça réapparaît comme étant une info Fox. Mais quand je cherche sur des sites d'info français, je ne trouve rien. Alors quoi, le réseau fonctionne mal ? Nos journalistes ne sont pas branchés ? Ou bien ils cherchent à recouper l'information et n'y parviennent pas ?
Car là est bien l'écueil de twitter : comment recouper des infos qui se citent en bouclent ? Comment faire le tri, comment évaluer l'origine de chaque tweet ?
Certes, Twitter devient un formidable espace public. Ce serait comme une agora géante où la parole serait limitée à quelques secondes. Mais quelques secondes ne suffisent pas à formuler une pensée. Un haiku, peut-être. Cependant c'est un art difficile, inaccessible à beaucoup d'entre nous. Quant à être une agora informative, l'avalanche de tweets sur un événement précis empêche tout usage de la pensée, tellement on est obnubilé par la lecture, la remise à jour chaque minute.
Il faudra bien pourtant apprendre à s'en servir raisonnablement, dans l'urgence mais aussi hors de l'urgence.